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Une médaille d’or n’a pas de couleur



Après la victoire des athlètes italiennes de volley-ball aux Jeux olympiques de Paris, Laika, un célèbre artiste de rue, a dédié une magnifique fresque à la championne italienne Paola Egonu, intitulée « Italianità », réalisée à Rome devant le siège du CONI, le Conseil national olympique et sportif italien. La peinture murale représente l'athlète en train de jouer, comme si elle prenait son envol. Quelques heures plus tard, cette œuvre a déjà été dégradée à la peinture en spray rose, métamorphosant la figure d'Egonu d'une femme noire en une femme blanche. Son visage a également été effacé.


Un peu comme si on voulait affirmer que les sportives italiennes devraient être blanches, et qu'Egonu ne serait pas une vraie Italienne. Mais tant pis pour eux, car Egonu est très italienne, puisqu'elle est née à Cittadella, dans la province de Padoue, le 18 décembre 1998, et que la nationalité italienne lui a été officiellement accordée il y a une bonne dizaine d'années, à l'occasion de la délivrance du passeport à son père. Les formalités administratives italiennes en matière de nationalité sont très lentes.

Il faut souligner que certains extrémistes ont toujours besoin de semer la zizanie, de susciter des controverses même sur des sujets qui devraient unir tout le monde, comme dans le cas présent : les Jeux olympiques. D'ailleurs, le fait que cette honte concerne Paola Egonu en particulier, nous rappelle d'autres épisodes peu glorieux concernant l'ancien général, aujourd'hui député européen, Roberto Vannacci. Il avait en effet écrit un livre, « Le monde à l'envers », dans lequel il a exposé des raisonnements plutôt excessifs tels que le souhait de classes séparées pour les handicapés, la revendication d’un droit à la haine des musulmans. Il a évoqué un soi-disant lobby gay international en soutien de ses propos homophobes d’une vulgarité sans pair.


Il y a quelques jours, en félicitant l'équipe italienne de volley-ball pour sa victoire, Vannacci a déclaré : « ...et je félicite tous les athlètes, même Paola Egonu qui est une très bonne athlète, italienne. Je n'ai jamais douté de son italianité, mais je maintiens que ses traits somatiques ne représentent pas la majorité des Italiens », en réitérant ce qu'il avait déjà dit après la sortie de son livre.

Chez Lumières Internationales, nous sommes pour le droit, nous ne tolérons pas le racisme et nous aimons l'Art, surtout lorsqu'il permet, comme dans le cas de la fresque, de parler de l'actualité, en l'occurrence de la belle victoire de l'équipe nationale italienne aux Jeux olympiques, à laquelle Egonu a également contribué en tant qu'athlète italienne. Nous ne pouvons donc que condamner à la fois le vandalisme de la fresque et les propos d’une idéologie d’une autre époque de Vannacci. Nous aimerions savoir ce qu'il pense être les caractéristiques typiques d'un véritable Italien...

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