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Photo du rédacteurDaniele Mattei

The Substance



La réalisatrice française Coralie Fargeat revient au cinéma après un bon début en 2017 avec le film Revenge. Cette fois-ci, avec The Substance, elle traite du rapport que les femmes entretiennent avec leur corps d'un point de vue féminin. Demi Moore, la star de Ghost and Soldier Jane incarne Elisabeth Sparkle, une femme à succès qui a atteint l'âge fatidique des 50 ans : un âge critique dans le show business, car certains commencent à remarquer vos imperfections, à ne plus vous considérer suffisamment désirable et à vouloir vous remplacer par quelqu'un de plus jeune. Pas très chic, n'est-ce pas ?


C'est alors qu'Elisabeth, désespérée par la situation, tombe sur ce projet expérimental, The Substance, qui peut la faire rajeunir ! Oui, mais comment ? D'une bien étrange manière. En résumé, cette substance, une fois injectée, génère à partir de son corps une copie identique à elle, mais jeune et en parfaite forme. Les deux femmes sont en quelque sorte liées. Quand l'une sort et vit, l'autre dort chez elle et vice versa. Sue prend alors la place d'Elisabeh dans le show-business : c'est elle, mais nouvelle et jeune, 2.0. Toutefois, cela entraîne de graves problèmes. Sue, pour rester belle et jeune, « puise » dans le corps d'Elisabeth et, passé un certain seuil, celle-ci commence à vieillir trop vite. Les deux se relaient dans la vie, mais en réalité, nous rappellent les scientifiques du film, « vous êtes un ». « Cet être, que nous appellerons Elisabeth/Sue, est toujours un. ».


Une version moderne du « Portrait de Dorian Gray » combinée à Dr Jeckyll et Mr Hyde, pourrait-on dire. Le film est remarquable, tant par son sujet que par son style de réalisation. Délibérément pop, exagéré, parfois un peu didactique dans sa volonté de faire comprendre qu'il s'agit de la beauté et du corps féminin. Nous avons aussi un Dennis Quaid (Harvey) dans le rôle du producteur véreux qui profite des showgirls. C'est lui qui veut remplacer Elisabeth. Ensuite, un homme tombe amoureux d'Elisabeth, de son âge et de ses « défauts ». Il lui propose un rendez-vous. Mais saura-t-elle faire la paix avec ce que la société lui impose depuis des années, et au fond, avec elle-même ?


L'essentiel est-il dans la forme ou dans le fond ? Le film n'en finit pas, culminant avec le body horror de David Cronenberg et une fin dont je ne vous parlerai pas. C'est aussi ce qui le rend spécial mais aussi significatif. En effet, The Substance ne se veut pas un film réaliste et toujours logique, mais une grande métaphore, même visuelle, des problèmes que tant de femmes rencontrent avec leur corps à cause d'une société paternaliste et jugeant qui les oblige trop souvent à être des juges impitoyables d'elles-mêmes.


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