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Photo du rédacteurLuisa Pace

Pas seulement Cnews !


Quelle mouche a donc piqué Christophe Deloire, Directeur Général de Reporters sans Frontières,

délégué général des Etats généraux du droit à l’information (EGI) ? Il fait une fixation sur CNews ? Il se sent investi de la vérité démocratique ? Il a oublié la signification du terme « pluralisme » ?

Pourquoi a-t-il mis l’Arcom (ex CSA) dans une position inconfortable ?


Déjà en 2022, le CSA avait rejeté la demande de RSF consistant à comptabiliser le temps de parole d’Éric Zemmour qui, à l’époque, ne s’était pas encore déclaré candidat à l’élection présidentielle. La demande s’appuyait sur le fait que le polémiste disposait d’une heure d’antenne le soir sur CNews.

La décision avait déplu à Deloire qui avait renchéri en saisissant le Conseil d’Etat.

Et voilà que l’Arcom somme aujourd’hui le Conseil d’Etat de « (…) prendre en compte la diversité des courants de pensée et d’opinions représentés par l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités, et pas uniquement le temps d’intervention des personnalités politiques (…) ». Une par conditio absolument antidémocratique qui s’appliquerait à la chaine privée de Bolloré, CNews, mais aussi aux médias qui utilisent presque tous la même méthode !


Le personnel politique invité ne cache pas leur appartenance à telle ou telle formation mais les

chroniqueurs et les animateurs devraient se soumettre au même temps de parole dévoilant leur choix politique ? Il suffit de voir la tournure prise par France Inter avec ses chronique et ses invités pour leur donner une étiquette.


Qui a peur de qui ? J’ai lu « CNews fachos » sur les réseaux sociaux. Mais de quoi parle-t-on ? Oui, ils ont une ligne éditoriale très à droite, comme d’autres médias affichent, par leurs invités, une ligne à gauche toute. Ce sont évidences

Pour avoir fréquenté les coulisses des médias, je les crois, quand ils affirment que certaines

personnalités publiques n’acceptent pas leur invitation. Peur d’une étiquette ? On rêve, si on a

quelque chose à dire, on accepte toutes les invitations. Comme journaliste, quand je participais à une émission, je ne regardais pas si France24 – voulue par Chirac – avait une couleur politique spéciale ou si un invité ou un autre me déplaisait. Au contraire, la confrontation peut et doit être utile !


« Notre objectif, en luttant pour le pluralisme et l’indépendance de l’information, c’est de défendre tout simplement la démocratie. Ce n’est pas telle ou telle ligne éditoriale qui est en jeu, mais la capacité des citoyens à accéder à une diversité de faits et d’opinions. Il y a urgence. Ce n’est pas un hasard si les Français réclament avec force un renforcement du pluralisme et de l’indépendance de l’information. », affirme, péremptoire, Christophe Deloire dans son tweet du 13 février.


Non ! La démocratie n’est pas synonyme de chasse aux sorcières. C’est même l’inverse ! Ce n’est pas mettre des étiquettes et s’immiscer dans la ligne éditoriale des médias en comptabilisant même le temps de parole des journalistes et chroniqueurs.

Les téléspectateurs sont souverains en la matière ; ils disposent d’une télécommande pour changer de chaine et doivent être imperméable aux leçons venant du haut.

Après CNews qui sera le prochain média sous contrôle ? Tout le monde devrait d’inquiéter, aussi à gauche qu’à droite, sans exception.


Continuez à regarder CNews ou zappez-la ou encore ignorez-la mais que personne n’oublie que cette décision du Conseil d’Etat constitue un début de censure de la liberté d’informer qui pourrait toucher d’autres médias, y compris les confrères qui se taisent au lieu de protester.

Merci RSF…



Illustration originale de Claudia sur Pixabay. La mention "liberté" , a sauvagement été ajouté par Caac40 !

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