Les images de l’aéroport du Daghestan pris d’assaut par une foule écumant de haine antisémite sont révoltantes. Je crois assez peu à la spontanéité de ces émeutiers pratiquant
une sinistre « chasse aux juifs » ; en écoutant les propos hypocrites et ambigus de l’imam de
la capitale - en gros : « je vous comprends mais il y a quand mêmes des règles… » - on voit
bien que les marionnettistes des cerveaux sont à l’œuvre.
Cette séquence écœurante, qui nous renvoie aux récentes atrocités terroristes du Hamas,
aux pogromes de l’est européen, aux ratonnades de la guerre d’Algérie, aux crimes des
tueurs du FLN envers leurs coreligionnaires qui avaient choisi la France et, dans des temps
plus reculés, au massacre des protestants par une populace fanatisée par les ultras de
Catherine de Médicis, me fait haïr plus encore les « barbus » de tout poil et de toute
obédience.
Cette scène obscène que les médias nous assènent, donne encore plus de sens à deux
phrases qui résument assez bien mon état d’esprit : l’une est de Marx : « La religion est
l’opium du peuple » et l’autre du grand Hugo : « Souvent la foule trahit le peuple ».
En France, les actes et agressions antisémites envers nos compatriotes juifs concernent
absolument tout le monde, Juifs ou pas ; car, au-delà de la nécessaire solidarité que nous
leur devons, après les Juifs, d’autres segments de la population seront visés par les ennemis
de la démocratie.
Ne pas laisser faire et réagir est un devoir citoyen.
Alain Camilleri
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