Pour ceux qui ont aimé le film Dune de Denis Villeneuve, la deuxième partie est maintenant en salle ! Alors que le premier film pouvait paraître spartiate et lent à certains égards (mais il ne fait pas défaut de scènes vraiment évocatrices et dynamiques, quand il le faut), cette deuxième partie de Dune est grandiloquente et épique. La photographie, les décors et les costumes étaient déjà excellents dans le premier volet ; dans le second, ces éléments s'améliorent encore avec des séquences mémorables. Nous voyons les Harkonnen tenter d'exterminer les derniers Atréides et lutter contre les Fremen, qui tendent des embuscades aux soldats et aux véhicules ennemis grâce à des techniques de guérilla extrêmement rapides et mortelles.
Nous voyons le protagoniste, Paul Atreides, prendre peu à peu la mesure de son destin, grâce à l'Epice, la drogue qui vient du désert d'Arrakis et qui fait tout fonctionner dans l'univers : il sera connu sous le nom de Muad'dib et deviendra une sorte de messie (le Lisan al gaib) pour les Fremen et pour la libération de Dune des complots maléfiques de l'empire.
Sa mère Jessica deviendra une voyante et elle veillera à ce que la cause et le pouvoir de son fils soient perpétués parmi les Fremen. Nous voyons également Giedi Prime, la planète des Harkonnen, qui a un soleil très faible et donc une photographie particulière, presque en noir et blanc, qui donne à l'ensemble une connotation froide et extraterrestre. Ici, nous trouvons le baron Na Feyd Rautha, l'ennemi juré de Paul, un guerrier impitoyable mais avec son propre sens de l'honneur, neveu du diabolique baron Harkonnen. Chani, qui deviendra la compagne de Paul, après une brève apparition dans le premier film, est désormais davantage un protagoniste. Villeneuve s'écarte quelque peu du livre et lui donne finalement un rôle de
contestataire.
L'épreuve de force : Paul Muad'dib arrive avec ses Fremen, chevauchant Shai Hulud, un énorme ver des sables. Et voici la délivrance ! Il se battra en duel avec Feyd et, en gagnant, il chassera et exilera l'empereur. Le Baron mourra. Mais attention, Paul n'est pas un personnage totalement positif. En plus de la libération, il semble destiné à provoquer une guerre sainte qui pourrait causer des milliards de morts dans la galaxie.
Au cœur du film se trouve en fait le thème très actuel du fanatisme religieux : comment, même par la foi, on peut en arriver à croire aveuglément aux « hommes de la providence ». Des leaders qui, comme c’est arrivé dans notre monde, peuvent s'avérer très néfastes. Villeneuve se concentre sur ce thème et réalise d'une main de maître un long métrage qui restera dans les mémoires comme un fin mélange de blockbuster et de film d'auteur. Bien qu'il se soit éloigné dans certains choix du chef-d'œuvre de Frank Herbert, le réalisateur réussit à en saisir le sens profond et à le rendre spectaculaire et mémorable !
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