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De Joseph Jacquard à Bill Gates "Demandez le programme !"

par Corso Maltais


Vous êtes-vous déjà demandé pourquoila valise à roulettes n’existe que depuis le début des années 90 alors que la malle et la roue furent inventées des siècles avant ? Parce qu’il a d’abord fallu doter la malle d’une poignée pour en faire une valise, et que ce bond technologique contentait parfaitement la corporation des porteurs de bagages. Résignons-

nous donc au fait que certaines inventions demeurent isolées sans donner lieu aux innovations

que leur combinaison permettrait, voire que leur importance reste insoupçonnée

de leur auteur.



Joseph Jacquard en est un bel exemple. Fils de tisserand lyonnais et autodidacte de la mécanique, il mit au point le premier métier à tisser automatique en 1801. Il lui fallait produire du brocart en quantité, soierie raffinée aux motifs complexes dont la réalisation traditionnelle

nécessitait l’intervention laborieuse de plusieurs ouvriers. Il étudia donc les inventions de Vaucanson, le célèbre facteur d’automates, puis celles de Falcon et de Bouchon (Lyonnais bien sûr) qui ensemble, avaient travaillé à l’automatisation du métier à tisser. Vaucanson

utilisait un cylindre autour duquel était enroulée une feuille de papier perforé, un dispositif juste suffisant pour reproduire de petits motifs. Basile Bouchon, en digne fils d’un fabricant d’orgues de barbarie, imagina un ruban de papier perforé et des aiguilles opérant ligne par ligne.

Plus tard, son assistant, Jean-Baptiste Falcon préféra des cartons perforés liés par un lacet, tournant en boucle fermée. Jacquard en fit la synthèse fonctionnelle.

Le système mécanique lit les instructions encodées sur la carte perforée, des fils sont levés par des crochets que saisissent des rangées d’aiguilles selon les trous rencontrés et une nouvelle carte se présente à chaque passage de la navette.

Ce dispositif externe permet la programmation et la réalisation de n’importe quel dessin par un seul opérateur. L’information stockée dans la carte est extraite puis traitée ; appréhendée sous sa forme la plus basique et la plus universelle : des trous et des espaces, des 1 et des O.

Un système binaire pouvant décrire ou représenter n’importe quoi, de la plus petite à la plus grande échelle, bien au-delà de la production de somptueux brocarts. Tout était là et personne ne s’en apercevait !

La machine de Jacquard inspira un autre pionnier, Charles Babbage. Il eut l’idée d’incorporer ces cartes à un supercalculateur à vapeur de son invention conçu pour le calcul de masse. L’élaboration de tables mathématiques, nautiques ou astronomiques dont la monstrueuse

complexité serait terrassée par la machine, étaient jusqu’alors effectuée à la main, tâche fastidieuse et génératrice d’erreurs potentiellement fâcheuses...



Lisez la suite de cet artiuicle dans le numéro 38 de Lumières internationales , ici


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